Le destin de Zahra est similaire à celui de milliers d’autres dans le camp de réfugiés. Ces histoires se répètent partout au Proche-Orient. « Au début je croyais que nous étions en sécurité face à ISIS dans notre village » raconte la jeune femme. « Je me préparais à partir travailler quand ma mère m’a dit que nous devions fuir. Je devais me changer : enlever mon maquillage et mettre des vêtements sobres pour ne pas me faire remarquer. Puis nous sommes partis. » Depuis Sinjar, nous avons atteint Erbil et avons trouvé refuge à Dohouk. La survie pour seul bagage. « Nous n’avons rien pu emmener avec nous. Je n’ai pas pu prendre mes diplômes ou d’autres papiers importants. Et aucune photo. Tous nos souvenirs sont restés dans notre village. »
La fuite a lieu en août 2014. Zahra a désormais 27 ans. La pharmacienne travaille auprès de ses compatriotes réfugiés dans la pharmacie du centre de santé de Bersevi II, un des deux camps de réfugiés soutenu par Malteser International dans la région. A Sinjar, la jeune femme était entourée d’une grande équipe. Elle travaille désormais avec quelques collègues et a beaucoup plus de responsabilités. Elle n’a pas encore eu le temps de digérer tout ce qui s’est passé. « Je n’ai pas le temps de réfléchir à tout cela. Je dois simplement m’occuper des patients et faire de mon mieux. »
Les premiers mois ont été éprouvants au centre de santé. Chaque jour, près de 300 personnes y affluaient. A la pharmacie, c’était souvent la course car les médicaments nécessaires aux soins n’étaient pas toujours livrés à temps. Depuis la situation s’est améliorée. La jeune femme accueille près de 150 patients par jour et les médicaments sont là. A côté des nouveaux cas quotidiens, le centre de santé accueille de nombreuses urgences et des patients souffrant de maladies chroniques. Certains viennent ici pour trouver un peu de réconfort et oublier un temps la vie monotone du camp de réfugiés. Par manque de moyens, il n’y a que très peu de prise en charge psychologique des réfugiés, alors qu’un grand nombre d’entre eux souffre de graves traumatismes. Zahra a découvert que son travail lui permettait d’aider à améliorer les difficiles conditions de vie des réfugiés : « Depuis la fuite, ma vie a été complétement chamboulée. J’essaie de rester positive. Ma devise est celle d’Audrey Heypburn ‘En vieillissant vous vous rendrez compte que vous avez deux mains, l'une pour vous aider vous-même, l'autre pour aider ceux qui en ont besoin.’ ».
Dans la région, le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter et Malteser International prévoit d’ouvrir un nouveau centre de santé au nord de l’Irak en avril 2015. Nos équipes sont présentes dans la région depuis l’été 2014 et près de 23.000 personnes ont déjà pu bénéficier de nos soins.
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