Cologne/ Cox’s Bazar. Malteser International estime que les Rohingya ayant fui le Myanmar ces derniers mois, resteront encore longtemps dans les camps de réfugiés au Bangladesh. « Ils ont été victimes de graves violations des droits de l’homme dans leur pays. Des villages entiers dans l’Etat d’Arakan ont été détruits et brûlés. La majorité des réfugiés dans les camps a perdu un membre de sa famille », explique Cordula Wasser, directrice des programmes en Asie pour Malteser International. Avec l’arrivée de la mousson dans les prochaines semaines, le risque d’inondations et d’éboulements est grand dans le camp de Cox’s Bazar, au Bangladesh.
Depuis août dernier, plus de 680 000 personnes de la minorité des Rohingya ont fui les violences et les discriminations au Myanmar pour trouver refuge dans le camp de Cox’s Bazar. Bien que les autorités birmane et bangladaise aient conclu un accord pour faciliter le retour des réfugiés Rohingya vers le Myanmar, un retour des réfugiés ne semble possible que sous certaines conditions. « Les Rohingya accepteront de rentrer s’ils accèdent à la pleine nationalité, si un retour dans leurs villages d’origine est possible, s’ils recevront une indemnité pour les préjudices subis, et si des mesures de protection face à d’éventuelles futures attaques seront mises en place. Ces conditions ne seront surement pas remplies dans un avenir proche », estime Cordula Wasser. « En comparant cette crise actuelle avec la situation en Thaïlande, où des réfugiés du Myanmar ont trouvé refuge dans les camps thaïlandais il y a plus de vingt ans, nous pouvons penser que le retour des réfugiés Rohingya au Myanmar prendra de nombreuses années. »
La mousson va venir aggraver la situation dans le camp de réfugiés au Bangladesh
Plus de 860 000 Rohingya vivent dans les camps de réfugiés au Bangladesh, dans des conditions désastreuses. Il n’y a pas assez d’installations sanitaires, de nourriture, et l’assistance médicale est insuffisante. « Avec l’arrivée de la mousson, la situation risque d’empirer. La région autour de la ville côtière de Cox’s Bazar a été entièrement déboisée afin de pouvoir accueillir les milliers de réfugiés dans le camp. Le sol ne pourra pas absorber de grandes quantités d’eau rapidement et l’on craint ainsi de nombreuses inondations et éboulements de terrain », explique Cordula Wasser. Les réfugiés vivent dans des huttes faites de bambous et de bâches. Les Nations Unies estiment que près de 85 000 personnes risquent ainsi de se retrouver à nouveau sans abri.
Pendant le temps de Carême, du 14 février au 31 mars 2018, Malteser International appelle aux dons pour les réfugiés Rohingya au Bangladesh. Dans le camp de Cox’s Bazar, l’organisation travaille en étroite collaboration avec une association locale pour offrir des soins médicaux à 20 000 réfugiés. Malteser International met également l’accent sur la prise en charge nutritionnelle des femmes et jeunes enfants souffrant de malnutrition, offre une aide psychologique et mène des campagnes de sensibilisation à l’hygiène.
Attention rédaction :
Cordula Wasser, directrice des programmes en Asie pour Malteser International est disponible pour des interviews (en anglais).
Contact :
Isaure Schützeichel, +49 (0)221 9822 182, isaure.schuetzeichel(at)malteser-international.org
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Référence : Opération Carême pour les Rohingya au Bangladesh
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